Choléra
Le choléra est une maladie diarrhéique sévère non fébrile, qui se contracte par l’ingestion d’eau ou d’aliments contaminés. Elle peut s’éviter par des mesures d’hygiène et dans la grande majorité des cas se soigne avec des traitements simples (sels de réhydratation). Elle reste mortelle dans 25 à 50% des cas en l’absence de soins.
1. La maladie
Les symptômes
Le choléra est une maladie intestinale aiguë, qui se transmet par voie oro-fécale lors de l’ingestion d’eau ou d’aliments souillés, ou lorsque les mains salles sont portées à la bouche.
Dans une grande majorité des cas, l’infection est asymptomatique même si le sujet reste contagieux pour son entourage. 80 % des personnes cliniquement malades développent des symptômes digestifs modérés. Pour les autres l’infection donne lieu à des diarrhées aqueuses profuses d’apparition brutale, plus ou moins accompagnées de vomissements, engendrant une déshydratation rapide pouvant conduire au décès en quelques heures en l’absence de traitement.
La cause
Le choléra est dû à une bactérie, le Vibrio Cholerae.
La transmission
La maladie résulte de l’ingestion d’aliments et d’eau contaminés, directement ou indirectement, par des excréments ou des vomissures de personnes contaminées.
Le choléra n’affecte que l’être humain. Il n’existe pas d’insecte vecteur ni d’hôte réservoir animal.
Les risques pour les voyageurs
Le risque est très faible pour la plupart des voyageurs, y compris dans les pays où la maladie donne lieu à des épidémies récurrentes, car elle s’évite par des mesures d’hygiène simples (consommation d'eau potable, lavage des mains, épluchage des fruit, consommation d'aliments chauds et cuits ... ).
Le personnel humanitaire peut être exposé dans les zones sinistrées et les camps de réfugiés. Pour cette catégorie de voyageurs, la vaccination peut être envisagée.
2. Géographie
Le choléra est grandement lié à la gestion de l’environnement. Il touche donc surtout les pays pauvres où les services d’assainissement et l’approvisionnement en eau potable sont insuffisants, ainsi que les pays en guerre dont les infrastructures peuvent être détruites.
De nombreux pays en voie de développement sont touchés, notamment en Afrique et en Asie, mais aussi en Amérique centrale et australe.
3. Prévention et traitement
Hygiène
Une prévention efficace est assurée par des règles d’hygiène simples appliquées à l’alimentation. C’est le mode de prévention prioritaire.
Pour les résidents des pays endémiques, la prévention du choléra réside à long terme dans la mise en œuvre d’activités d’assainissement, dans l’accès à l’eau potable pour tous, dans le développement économique et l’accès aux soins.
La vaccination
La vaccination anticholérique chez les voyageurs n’est recommandée que pour les personnes devant intervenir auprès de malades en situation d’épidémie. Elle ne doit cependant jamais se substituer aux mesures d’hygiènes citées précédemment.
Le vaccin est bien toléré et protège à près de 90 % dans les 6 mois suivant la vaccination puis à 50 % dans les 3 ans suivants.
Deux doses administrées par voie orale à 1 semaine d’intervalle pour les adultes et enfants de plus de 6 ans. Trois doses sont nécessaires pour les enfants entre 2 et 6 ans. Rappel à 2 ans si besoin pour les adultes, à 6 mois pour les enfants entre 2 et 6 ans.
D’après les études portant sur les voyageurs à destination de pays ou zones qui signalent des flambées de choléra, ce vaccin confère également une protection à court terme de 50 % environ contre la diarrhée due à Escherichia coli entérotoxinogène (ETEC).
A noter que le vaccin n'est actuellement pas disponible en raison d'une pénurie de stocks à l'échelle mondiale.
Le traitement
Le traitement du choléra est simple mais doit être administré dans un délai très bref après l’apparition des symptômes. Il consiste essentiellement à réhydrater rapidement le malade à l’aide de sels de réhydratation administrés par voie orale. Dans les cas plus sévères la réhydratation se fait par voie intraveineuse.
L’administration systématique d’antibiotiques n’est pas recommandée car elle est inefficace sur la propagation des épidémies et contribue à renforcer les résistances. Elle n’est adaptée que dans les formes sévères afin de raccourcir la durée des épisodes diarrhéiques et de diminuer l’importance des soins de réhydratation.
Sources : BEH France, OMS