22/05/2014 : Conférence "Vaccine or not Vaccine" à Pasteur
Conférence "Vaccine or not Vaccine" à Pasteur
Le sujet du « jeudi de la santé », organisé au sein de l’Institut Pasteur par le journal Libération, avait ce jeudi 10 avril pour thème :
Impossible pour nous de passer à côté d'un tel débat à la fois sanitaire et sociétal. Un débat brûlant et passionné tant les vaccins sont paradoxaux, ils sauvent des milliers de vies chaque jour sans faire le moindre bruit mais brisent, de temps à autres, la vie d'un être humain avec fracas.
Devant l'ampleur du débat et la qualité des intervenants, c'est le président d'A.V.S. en personne : le Dr. Jean-Michel Lichtenberger qui s'y est rendu afin de le retranscrire le plus fidèlement possible.
Dans un soucis d'honnêteté intellectuel vis-à-vis de toutes les personnes amenées à lire cet article, il s'est contenté de nous livrer un compte-rendu, sans interprétation ni prise de position de sa part.
Selon le schéma classique auquel on pouvait s'attendre, il y avait un représentant du monde politique, le député Gérard Bapt, une représentante de la science, la professeure spécialiste des vaccins à l'institut Pasteur Brigitte Autran et un représentant de l’industrie pharmaceutique, l'industriel Serge Montero envoyé du "LEEM" (ndlr : Les Entreprise du Médicament).
Et le public nombreux (environ 200 personnes), dont la statistique médicale officielle (INVS) qui s'est manifesté par une intervention remarquable.
Ce qui ressort, et n’a malheureusement pas été relaté par le journal organisateur (ndlr : Libération), allez savoir pourquoi, est très pertinent !
· Le vaccin est un immense progrès pour l’humanité, c'est l'outil médical qui a sauvé le plus de vie depuis l'accession à l'eau potable.
· Le vaccin peut entraîner des effets négatifs, parfois très graves.
· Les effets délétères sont rares, voire exceptionnels ; ils apparaissent donc avec le nombre de vaccinés. (Un risque touchant 1 personne sur 1 million n’apparaîtra statistiquement qu’après avoir vacciné 1 million de personnes.)
· Il est néfaste et stupide de nier le risque comme le font trop les laboratoires ; il convient simplement d’en informer ceux qui veulent se faire vacciner.
· L’industrie est encore dans le déni et ne sait pas communiquer « vrai ».
· Les anti-vaccinaux ne sont globalement pas une bande d’excités négationnistes : ils demandent surtout à savoir et pouvoir décider au cas par cas ce qu’ils veulent faire.
· Chaque vaccin est différent et le rapport bénéfice/ risque est à considérer vaccin par vaccin.
· Le bénéfice se mesure par rapport au risque que représente la maladie. Il faut donc disposer d’un numérateur (bénéfice) et d’un dénominateur (risque) pour être éclairé.
· Pour une maladie que l’on a une « chance » sur 1 million d’attraper, le rapport bénéfice/risque est donc égal à 1 ; si on a une chance sur 100 000, il est égal à 10, etc.
· Les bénéfices sont supérieurs aux risques pour l’essentiel des vaccins (facteurs de n*100 000, à différencier selon les vaccins). Pour certaines maladies, c’est discutable.
· Il reste que la décision de chacun doit être éclairée. Celui qui préfère courir le risque d’une maladie plutôt que celui du vaccin a le droit de choisir, même si la probabilité de la première est dix mille fois plus probable que celle du second.
· L’attitude citoyenne de se protéger par le vaccin pour empêcher la propagation d’une maladie est à prendre en compte dans la décision individuelle.
Le témoignage d’une jeune fille ayant un handicap lourd post-vaccinal est très émouvant et troublant. A l’inverse, les centaines de milliers sauvés par le même vaccin ne sont pas là pour témoigner. La décision de chacun doit, pour être éclairée, tenir obligatoirement compte des deux volets.
Une information suffisamment documentée doit être rendue disponible ; les études doivent être menées pour que l’information épidémiologique soit juste pour permettre que les décisions soient prises en connaissance de cause.
Rajoutons que pour notre propos de centre de vaccinationsinternationales, les risques de maladie sont souvent difficiles à évaluer car dépendant de facteurs que nous essayons d’identifier : type de voyage et destination, âge, activités, durée…