Canada : éclosion de Shigellose signalée dans la région d'Edmonton.

Alberta Health Services (AHS) a annoncé qu'une enquête est actuellement en cours sur une éclosion de Shigella dans la zone d'Edmonton, au Canada. 

En effet, en août 2022, l'AHS a identifié un groupe de cas de shigellose parmi la population du centre-ville d'Edmonton.

À ce jour : 87 personnes sont atteintes atteintes de  shigellose, dont 64 qui ont dû être hospitalisées. 

La première personne est tombée malade le 17 août 2022.

Aucun décès lié à cette épidémie n'a été signalé.

Un groupe de travail dirigé par AHS, composé de représentants de la ville d'Edmonton, du ministère de la Santé de l'Alberta, des services sociaux et communautaires de l'Alberta, des refuges de la région d'Edmonton et d'autres organisations partenaires, a été créé dans le but de partager les ressources et le soutien pour aider à arrêter la propagation de cette bactérie.

La shigellose est provoquée par des bactéries nommées Shigella qui sont des clones spécialisés de Escherichia coli.

Quatre sérogroupes de Shigella sont décrits, (Shigella dysenteriae, Shigella flexneri, Shigella boydii et Shigella sonnei). Par le passé, Shigella dysenteriae (sérotype 1 ou bacille de Shiga) causait des épidémies meurtrières.

Depuis 2011, plus aucune souche de ce sérotype n’a été rapportée en France et dans les pays industrialisés. 

La shigellose est une maladie due à une insuffisance d’hygiène.

Les shigelles sont transmises par voie féco-orale.

La prévention de cette maladie repose donc sur l’amélioration des conditions d’hygiène et sur l'amélioration de l’apprentissage de l’hygiène individuelle. 

Dans la communauté homosexuelle masculine, une prévention sur cette nouvelle infection sexuellement transmissible est à mettre en place également.

A la différence des autres maladies diarrhéiques, la shigellose ne peut être traitée par la seule réhydratation.

En effet, la bactérie envahit la muqueuse du colon et provoque une réaction inflammatoire qui conduit à la destruction des tissus infectés voire à des complications à distance. 

Les antibiotiques permettent généralement une guérison rapide et sans séquelles.

Cependant, le traitement est compliqué car des souches multi-résistantes apparaissent, particulièrement de S. sonnei et de S. flexneri qui fréquemment résistent à tous les antibiotiques dits de première ligne (ampicilline, tétracycline, sulfaméthoxazole-triméthoprime, chloramphénicol, acide nalidixique), obligeant l'utilisation d’antibiotiques plus rares et plus onéreux (fluoroquinolones, céphalosporines de 3ème génération et azithromycine).

Les premières souches résistantes à l’ensemble de ces molécules commencent à être détectées en Angleterre, aux États-Unis d’Amérique, en Australie et en France.

Il est tout à fait justifié, compte-tenu des connaissances sur les précédentes épidémies, de s’attendre ces prochaines années à de nouvelles épidémies de shigellose avec ces souches hautement résistantes aux antibiotiques.

Source  : OMS / Outbreaknewstoday / AHS / Pasteur