27/02/2014 : Méningite foudroyante dans le sud de la France
Méningite foudroyante dans le sud de la France
Deux hommes de 22 et 30 ans, d'une même famille, ont été emportés par une méningite foudroyante, en deux jours. Un autre homme de 22 ans, qui n'avait aucun lien avec ce deux victimes, est également mort samedi. L'Agence Régionale de Santé se veut rassurante.
C'est d'abord Mickaël Buonafede, 22 ans, qui se sent mal jeudi dernier en soirée chez son amie, dans le quartier de l'Ariane à Nice. « Un docteur de SOS médecin est appelé » raconte son père, artisan tapissier. « À son arrivée à 23 h 30, il relève une fièvre de 39°, 8 de tension et diagnostique un simple état grippal ». Au départ le lendemain matin de sa compagne, Mickaël a encore perdu des couleurs.
La belle-mère découvre un « corps violacé »
Ancien champion de France en boxe américaine, le tapissier décorateur est un gars solide. « Je vais dormir » lance-t-il pour rassurer une amie qui doit aller travailler. Une heure plus tard, sa « belle-mère » vient lui fournir des médicaments. Elle découvre un corps violacé et presque froid. Mickaël a succombé à une méningite de type C, l'une des plus virulentes.
C'est lors de la préparation de l'enterrement, samedi soir au domicile des Buonafede que le beau-frère, Mathieu Puccini, 29 ans, ressent les premiers symptômes. « Il avait froid, il claquait des dents » raconte sa maman. Son amie Stella, infirmière en exercice, appelle les pompiers puis le Samu qui lui conseille SOS Médecin, ce qui n'enchante guère la jeune femme, au vu de ce qui s'est passé quarante-huit heures plus tôt. L'état de son compagnon se dégradant, elle rappelle vers 1 h 30 du matin. À 2 h, Mathieu est évacué vers l'hôpital Saint-Roch puis rapidement vers celui de l'Archet. « Dans l'ambulance le transportant d'un établissement à l'autre, il était déjà dans le coma » précise le père, Patrick Puccini, gérant de société à la retraite. « Un premier arrêt cardiaque a été stabilisé. Le second fut fatal ».
Un personnel médical « anéanti »
1,92 m pour 98 kg, ce grand adepte de football, de vélo et de course à pied, venait à son tour de succomber à un méningocoque de souche C. Deux jours après son beau-frère. « Cela semblait être la panique dans le service de réanimation. Des intervenants entraient et sortaient sans porter de masques » se souvient Patrick Puccini. L'hôpital a-t-il mal géré la situation ? « Non, je ne le pense pas » reprend l'épouse. « Avec leurs moyens, les personnels ont fait leur maximum. Ils étaient tous anéantis par la mort de Mathieu ». Le jeune homme venait l'avant-veille de céder ses parts d'une société de plongée sous-marine. En début de semaine, il devait rallier New York avec Stella pour une semaine de vacances.
L'Agence Régionale de Santé ne parle pas d'épidémie mais elle reconnaît que "la situation est préoccupante". Les autorités sanitaires ont mis en place un traitement par antibiotique pour les proches des victimes et le personnel hospitalier. "Ce sont des pathologies cycliques, il n'y a aucun affolement à avoir" explique Hugues Riff, Directeur de la Santé Publique et environnementale à l'ARS. Et le responsable ajoute que "ces cas d'éclosion ne présentent aucun danger et ne peuvent être considérés comme épidémiques."
Source : Agence Régionale de Santé, nicematin